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J'aime pas le sarkozysme culturel - Frédéric Martel

27 Mars 2012 , Rédigé par Jean-François Publié dans #Essais, documentaires, #Frédéric Martel, #Masse Critique, #Nicolas Sarkozy, #politique, #culture

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Frédéric Martel est l’auteur de deux formidables essais sur la culture : De la culture en Amérique, 2006 et Mainstream. Enquête sur la guerre globale de la culture et des médias, 2010.

En prévision de l’élection présidentielle française de ce printemps 2012, il nous livre ses réflexions, issues d’un travail d’enquête auprès des principaux intéressés (liste des personnages principaux en début d’ouvrage et sources en fin). Son point de vue est que Nicolas Sarkozy peut à nouveau gagner l’élection présidentielle grâce à sa politique culturelle, ou plutôt grâce à un système, le sarkozysme culturel.

 

En décrivant ce système de l’intérieur, en analysant les points de vue des proches de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon, Catherine Pégard, Alain Minc, Éric Garandeau, Olivier Henrard, Franck Louvrier, Camille Pascal…), de ses deux ministres de la culture, Christine Albanel et Frédéric Mitterrand, et d’autres membres de ses gouvernements, ou des précédents, Martin Hirsch, Alain Juppé, Xavier Darcos, Valérie Pécresse, Jean-Jacques Aillagon et Renaud Donnedieu de Vabres (deux anciens ministres de la culture), Frédéric Martel brosse le portrait d’un homme qui utilise la culture comme une stratégie politique, une machine à gagner les élections. Il pense ainsi que c’est sur ce terrain que doit être attaquée la campagne présidentielle, car c’est sur celui-ci qu’il compte gagner.

Il développe le principe selon lequel la culture du président serait « middlebrow », c'est-à-dire une sorte de juste milieu, un entre deux eaux, entre la « low culture » ou la culture populaire et la « high culture » ou « culture cultivée ».

«Du sarkozysme culturel première manière, populiste et plouc, il est passé à l’élitisme sophistiqué et à l’accumulation bourgeoise des grandes œuvres : le président « cultivé ». »

 Le rôle de Carla Bruni, son épouse, dans cette transformation semble être capital. Ainsi, il semble difficile de suivre le raisonnement selon lequel le système serait réfléchi et non opportuniste.


L’ouvrage se lit très facilement. C’est une chronique du sarkozysme culturel, revenant sur les étapes d’une politique culturelle et d’une transformation personnelle, donnant les bases d’une évolution d’un candidat qui se présidentialise et d'un président qui redevient candidat. Mais il manque une analyse plus profonde, plus sociologique sur ce qui est avancé et décrit. Nous avons affaire plus à un travail de journaliste que de chercheur en sociologie. Néanmoins, l’ouvrage est fort utile en cette période pré-électorale et surtout le livre ne se clôt pas : des chroniques quotidiennes sur Twitter et sur le blog éponyme en assurent le développement. C'est cette continuité qui en fait tout l'intérêt : une vigilance quotidienne et des moyens de décrypter la politique sarkozyenne (liens ci-dessous).

 

 

Quelques autres pistes sur le sarkozysme culturel :

Le blog :  Sarkozysme culturel.

La page Facebook : J’aime pas le sarkozysme culturel.

Le compte Twitter de Frédéric Martel :  @martelf.

Le site :  fredericmartel.com.

Une interview de Frédéric Martel sur  Culture Café.


 


J’aime pas le sarkozysme culturel

Frédéric Martel, Flammarion, 2012 – 14,00 €.

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Y
<br /> J'avoue n'avoir pas écouté toute la conférence, mais le livre me tente bien maintenant.<br />
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J
<br /> <br /> Il est bien vrai que la conférence est un peu longue et que sur Internet ou à la télé nous ne sommes plus habitué à prendre le temps d'écouter ! Dommage !<br /> <br /> <br /> <br />