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Lily Love Peacock et les aventures de Jeanne Picquigny de Fred Bernard

15 Mai 2008 , Rédigé par Jean-François Publié dans #Bandes dessinées

Vous connaissez certainement Fred Bernard, c'est le confrère de François Roca. Ensemble, Fred Bernard (scénario) et François Roca (dessin) ont commis quelques chefs d'oeuvres de la littérature jeunesse de ces dernières années. De La Reine des fourmis à disparu à Uma la petite déesse, en passant par Le train jaune, Jésus Betz (primé), L'homme bonsaï... ce sont toujours des aventures formidables et des albums d'une qualité irréprochable.
Fred Bernard
, seul, (son inséparable acolyte François Roca l'accompagne pour un unique album), nous entraine dans une saga familiale hors du commun.

Commencée en 2001 avec Jeanne et le Mokélé, un magnifique album pour enfant, Fred Bernard et François Roca nous dévoilent les aventures de la famille Picquigny. Le premier opus relate l’histoire de Jeanne Picquigny parti à la recherche de son père, l’explorateur Modest Picquigny, en plein cœur de l’Afrique dans les années 1920. Ce dernier, cinéaste à ses heures, a initié sa fille par ses films aux mystère de l’Afrique. Mais, à l’aube de ses vingt ans, Jeanne est sans nouvelles de lui ; elle décide alors de se lancer à sa recherche avec l’aide d’un guide : Eugène Love Peacock. Jeanne va découvrir la vie africaine, ses premiers malheurs (la chasse sans mesure que livrent les colons blancs sur les grands animaux), ses hommes, ses coutumes, ses mystères. C’est l’un d’entre eux, le Mokélé, qui est la cause de la disparition de son père.

Avec La tendresse des crocodiles, nous assistons à la même histoire mais sous une autre forme et un autre public.
Fred Bernard est seul aux commandes et nous offre une bande dessinée en Noir et Blanc d’une grande force, aux dessins amplement maîtrisé pour ce raconteur d’histoires magnifiques. Les aventures de Jeanne s’adressent ici à un public adulte, l’impasse n’étant pas faite sur l’érotisme et la violence de l’expédition. Ce qui était à peine suggéré dans l’album, lui donnant ainsi une véritable dimension poétique tout en la reliant au monde réel, est ici exploité pour donner corps à un récit dramatique puissant. Pourtant le fantastique et l’imaginaire restent les pivots de cette histoire, quelle que soit sa déclinaison.
Un billet
Chez Lo et sur le Blog à lire.

L’ivresse du poulpe vous entraînera dans la suite des aventures de Jeanne. Son Eugène, père d’un petit Modeste, est parti sans crier gare. Selon les rumeurs, il aurait succombé à un naufrage. Comble de la malédiction, il avait emporté avec lui les bobines des films de Modest, le grand-père. Plus décidée à retrouver ses bobines de films qu’à retrouver Eugène, Jeanne s’embarque pour les Etats-Unis puis Cuba. Eugène, finalement rescapé y a trouvé refuge auprès de Nothing Meilleur, personnage haut en couleur. Les deux protagonistes rencontrent des révolutionnaire sans scrupules.
Un billet sur le
Blog à lire.

Avec Lily Love Peacock, Fred Bernard nous projette au crépuscule du même XX° siècle, dans une ambiance drogue, sexe et rock’n roll, sur les passe de Lily qui n’est autre que la petite fille de Jeanne. Son père Ernest Love Peacock, directeur d’un parc protégé au Kénya, a croisé Karen Blixen et Peter Beard (deux sites passionnants sur Peter Beard , un portfolio et un site dédié).

Lily est une fille de son époque, mannequin, amie de Rubis dont la passion est de se cramer le pubis sur les plateaux des boîtes de nuit quand elle n’est pas sur les devant de la contestation alter mondialiste (Seattle en 1999 Gênes en 2001…). Lily, passe sa vie entre les grandes capitales internationales, collectionne les amourettes, décide de devenir chanteuse de rock, ce qui importe pour elle c’est la recherche du plaisir. Mais l’Afrique est aussi ancrée au plus profond d’elle même, ses parents séparés, sa famille déchirée, elle tente de recoller les morceaux. La chanson va être pour elle comme une thérapie. Là aussi le propos est résolument adulte (la dimension fantastique a disparu, remplacée par les frasques et les excès de notre société moderne, qui peuvent à bien des égards se montrer parfois fantastiques et mystérieux) et la bande dessinée entièrement maîtrisée par Fred Bernard.
Un article sur le blog BD ligne claire de Jean-Laurent Truc, un billet
Chez Lo, un autre sur le Blog à lire,

Ne ratez pas cette saga passionnante et merveilleuse.
Une rencontre avec Fred Bernard sur
Globulle.

de Fred Bernard :
Lily Love Peacock, Casterman, collection Ecritures, 2006 - 15,95 €
L’ivresse du poulpe Seuil, 2004 - 16 €
La tendresse des crocodiles Seuil, 2003 - 16 €

de Fred Bernard et François Roca :
Jeannne et le Mokélé Albin Michel Jeunesse, 2001 - 14,90 €.


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F
Je vais prendre note de tout ceci, j'ai déjà dans ma LAL "Lily Love Peacock", mais, pour l'instant, il ne se trouve pas en biblio dommage...
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J
<br /> Ahh !!  ces bibliothécaires qui ne font pas leur boulot correctement... pfff, ils n'ont jamais le bouquin qu'on vient leur demander. Qu'est-ce qu'ils sont pénibles !!!<br /> <br /> <br />
J
Le train jaune est sans doute mon album préféré de Roca (quoique "Monsieur Cloud, nuagiste" est pas mal non plus mais sans l'attraie de ses grandes planches de dessin ; mais n'est-ce pas plutôt de la peinture à l'huile ou à l'acrylique ??...)Un autre tome m'intéresse de Roca : cette histoire qui se déroule à Paris avec la Tour Eiffel en toile de fonds... je ne sais plus très bien.
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J
<br /> Tu parles de l'Indien de la Tour Eiffel que je n'ai pas lu.<br /> J'aime beaucoup la Train jaune aussi, et j'ai un gros faible pour La reine de fourmis et ... Jesus Betz bien sûr. Quant à la technique des illsutrations je ne suis pas encore suffisament renseigné<br /> pour éclairer ta lanterne.<br /> <br /> <br />
P
Bonjour, je te souhaite un bon dimanche! Bises, Pascal.
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S
OK d'accord, je vais essayer de les trouver et de les lire. je ne connais que Jeanne et le Mokélé, que j'ai bien aimé, même, si mes préférés restent Jésus betz et le train jaune. Mais cette saga familiale me tente...
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