Mon fiston de Olivier Schrauwen

6 Février 2008 , Rédigé par Jean-François Publié dans #Bandes dessinées

Voici un ouvrage admirable, à l’ambiance surannée, au ton subversif et acidulé et néanmoins si tendre. On se croirait dans une BD sortie de la jambe du Sapeur Camember et de la cuisse de Bécassine. C'est pourtant une parfaite réussite de 2006.

On pense parfois à Winsor McCay et à son Petit Sammy éternue. Les deux personnages me font aussi penser aux protagoniste d'E.O. Plauen dans Père et fils, déjà chroniqué sur ce blog. Récemment, Chris Ware et Art Spiegelman ont aussi produit des œuvres plongeant dans les racines de leur art, multipliant des références tant graphiques que scénaristiques (Quimby the mouse, A l’ombre des tours mortes).

Je vous invite à découvrir une série d’histoires résolument décalées sur la vie quotidienne d’un père, vieil homme portant beau, et de son « fiston », un garçonnet tellement petit qu’il tient dans la poche et que sa voix est à peine audible. La mère du petit garçon est morte en couche et son père va se charger de son éducation. En visite dans les musées de Bruges, au golf, au jardin zoologique, ils partagent une existence oisive qui semble toujours prête à virer au cauchemar. A la lecture de ses historiettes vous allez glisser de l'incrédulité, à l'hilarité en passant par le morbide, l'effroi et la tendresse.

Les dessins nous plongent au début du XX° siècle au cœur des premiers comics américains, l’histoire est quant à elle nourrit d’un surréalisme pur belge, à défaut d’être pur beurre. De multiples références s’échelonnent tout au long de l’album, tant à la peinture (Jérôme Bosch), qu’aux artistes belges (Kamagurka et tant d'autres).

Une critique sur Krinein. La présentation de l'album sur le site des éditions de l'An 2.

Mon fiston
de Olivier Schrauwen, éditions de l'An 2, Mouthiers-sur-Boëme, 2006 - 16,00 €.

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